JE M’ÉTONNE

2007

 

Minuit
Joie au ciel et paix sur terre
Veillée dans ce carmel d’hommes
Silence
Adoration
Après les chants
Avant les chants
Ad laudem gloriae
Parole déjà humiliée de son repentir
Mortifiée de son audace
Audace déplacée
Témérité nécessaire
Avouée de se savoir
-de non savoir-
Pardonnées
Finir l’année dans le repos
Qui se trouve dans la seule oraison
Repos où l’on s’endort de dire
Sans certitude
Sans aucune certitude
Et dans l’Inespéré
« tu peux laisser aller an paix
Ton humain de service
Mes yeux ont vu le salut
Comme s’ils l’avaient vu
C’était
En ce jour dernier d’une année
La fête de la question
La tradition romaine l’occulte trop
Sous la vénération d’une famille sainte
Il posait des questions
Il surprenait par ses questions
Il donnait des réponses
Et de nouveau il posait des questions
Sa mère était surprise
Si surprise
Car il avait un père, comme tous les humains
Et des frères et des sœurs
Allez-y voir !
Et il parlait, lui,
L’enfant-parole
D’un Père inconnu
L’Inconnu
L’Inconnaissable
L’Au-delà de tout²
Il l’appelait son Père
Il rapproche le Dieu du Temple
Il fait de nous à l’intime
Sa demeure
La surprise de Marie est son humilité
Femme parmi les femmes
Elle est bénie la femme
Il sait, le fils
Mais jamais il ne suit
L’humain de la parole
Il ouvre des chemins
Elle éclate déjà la famille
Toujours éclatée la famille
La famille
Frères, sœurs
Mères, pères, par milliers
Ceux qui écoutent la Parole et la donnent.
Ils donnent ce qu’ils n’ont pas
Ceux-là
Comme ne se donne pas la vie
Qui seulement se transmet
Et à aucun vivant
Pas même à Dieu
N’appartient
La Vie
Si elle était vierge
Matériellement
Elle le saurait
Marie
Qu’il vient du Père
L’Enfant
Le fils de l’humain
Cela elle ne le sait pas
Même à ce qu’on en dit
Après coup
Et le Père non plus
Elle l’est
Corporellement
D’une chasteté de tendresse
De caresser
D’intercession
De continence ??
Pourquoi ?
Allez-y voir
Si Homo Assumptus
Il est
Il devient
Il entraîne
Ce qu’il a toujours commencé
De nouveauté continuée

  

 

(1er janvier)

La nuit fut courte et visitée
Les enfants qui pleurent
Des portes à ouvrir
Pas d’oraison
Pas d’oraison ensemble
Soutenu par d’autres
C’est si impossible
D’être seule devant l’Immense
Qui se fait si intolérablement
Proche
Pas d’oraison
Une eucharistie dédiée à MARIE
MERE DE Dieu
Mère de l’home assumé
Celle qui intercède
Pour que la grâce
Traverse nos liaisons, nos alliances
Et en fasse des mouvements de paix
Marie
Femme parmi les femmes
Femme à part entière
Qui porte nos amours
Nos blessures de mort
Et d’amour
Femme défaite
De douleur
Par la Parole même
Par la Parole crucifiée
Si vierge
Matériellement tu étais demeurée
Elle volerait en éclats
Cette virginité
Avec les larmes de tes yeux
Quand te violente la douleur
Douleur de voir
Ecarté sur la croix
La Parole qui t’a déchirée
De prendre chair
Parole qui s’évanouit
En silence
Pour que l’autre
Devienne le seul sacrement
Et avec lui
En lui
Le désir
A rendre effectif
Le désir de la Paix.